Rencontres, Amitié et Design numérique, mon mémoire en 100 pages

Aujourd’hui je souhaitais partager avec vous mon mémoire, mes 100 pages tout pile d’écriture personnel. Certains on suivit son écriture sur ma story instagram, d’ailleurs je vous remercie de m’avoir encouragé jusqu’aux derniers signes et cette folle aventure, je peux vous la retranscrire avec plus de recul mais aussi l’envie d’en faire quelque chose. Je n’ai pas envie que ce mémoire prenne la poussière et que les sujets que j’ai interrogé reste sans développement.
Pour le moment, passons à la création de mon mémoire et surtout de l’ensemble éditorial de mon groupe de projet: un coffret de 4 mémoires bien distincts mais liés par les relations humaines.
Humain-Humain, c’était notre collectif, avec l’envie, l’ambition de mettre en avant l’humain dans le numérique et surtout nos relations. Le lien est devenu notre fil conducteur, notre signe graphique à travers notre logo et sur notre coffret.
Penser cet objet éditorial a été un vrai challenge: choisir les couleurs des couvertures des mémoires, les papiers intérieurs, faire un patron sur mesure avec de la découpe laser, y associer de la sérigraphie,  être patient et enfin tout assembler.
M O N    M É M O I R E
Trouver le sujet n’a pas été si évident, j’ai fait des brainstormings, des moodboards. Et parfois c’est quand on revient aux sources qu’on trouve l’inspiration, le pourquoi on a fait des études en numérique, ce qu’on aime en dehors de l’école. Pour moi, ça a été de faire des rencontres incroyables, plus improbables les unes que les autres et tout ça grâce à mon blog, grâce à Instagram. Une partie de moi avait envie de montrer que même si tout n’est pas rose sur Internet, on peut faire des rencontres sincères et y developper des relations amicales. C’était simple non ?
Ou c’était peut-être un peu cliché d’écrire un mémoire sur les rencontres sur les réseaux, comme beaucoup d’autre étudiants écrivent leur mémoire sur le business des influenceurs. Moi j’avais l’ambition d’attaquer le sujet des rencontres sur le réseau sous d’ autre angles. Par le numérique: le design des interfaces Facebook, Instagram, les emoji, les plateformes de discussion. Par la sociologie:  un domaine qui n’a jamais été mon fort mais dont j’ai toujours été curieuse ! J’y ai parlé de la performance des réseaux sociaux, de la course aux chiffres infernales, des boutons « add friend » ou « like », de nos anciens tamagochis: objets révolutionnaires des années 2000 qui révèlent tant de chose dans leur conception, par rapport à notre expérience d’utilisateur.
Certes nos relations ont été chamboulé par l’arrivée du numérique, comment ? pourquoi ? et vers quoi allons nous ? Si vous êtes encore plus curieux, je vous invite à lire l’introduction juste en dessous.
I N T R O D U C T I O N
La rencontre est souvent évoquée comme un moment privilégié entre deux individus ou plusieurs. Elle fascine par son caractère instantané et unique. Le coup de foudre, souvent rappelé, qui n’est pas forcément amoureux semble se dérouler comme un déclic et créer une faille temporelle. Il est ressenti comme unique, propre à chaque personne. La vie est ainsi faite de rencontres, bonnes ou mauvaises, elles ont le pouvoir de construire l’identité de chacun et participent au bonheur des individus. Selon un sondage Ipsos,  ¾ des individus ont désormais le réflexe de partager aux autres des événements heureux sur les réseaux sociaux. Pour 87 % des personnes interrogées, cela augmenterait le bonheur éprouvé. Gilles Bortsch affirme que « ce besoin de transmettre sa joie au cercle des intimes a toujours existé. Mais les réseaux sociaux ont rendu l’instantanéité possible et ont démultiplié cette interactivité…», ils ont facilité le partage d’information, augmenter la rapidité de la communication et par l’instantanéité rendent le partage des moments de bonheur plus accessible. De plus l’engagement numérique s’accompagne d’une modification radicale des attitudes. Christophe Deshayes et Jean-Baptiste Stuchlik énoncent une réappropriation des comportements grâce aux outils numériques, permettant à chacun de vivre mieux et ensemble. Ainsi l’échange, le partage, la collaboration sont au coeur des interactions entres les individus. Les technologies numériques restent à penser et cherchent à améliorer la vie quotidienne et aussi à prendre soin de soi-même et des autres. 
La rencontre se trouve ainsi à l’intersection de la théorie des champs de Bourdieu et de l’analyse des nouveaux médias menée par des sociologues tel qu’Antonio Casilli et Pierre Merklé. 
Les applications de ces bouleversements sociologiques dues par Internet, Facebook ou même les objets connectés, interrogent les motivations et les besoins de rencontre de ces utilisateurs. Quels sont ces besoins liés aux rencontres permises par ces nouveaux services et supports numériques? Comment le numérique modifie t-il nos manières d’interagir avec les autres ? 
La rencontre a de multiples définitions. Si les rencontres peuvent apparaître fortuites, imprévues, inattendues, inopinées, insolites, providentielles,  une partie d’entre elles sont volontaires, préméditées, souhaitées ; elles nécessitent une organisation, telles un rendez-vous professionnel important et décisif.
Ce mémoire portera sur ces rencontres « extra-ordinaires » portées par les nouveaux médias numériques, celles qui se produisent d’une « manière imprévisible », notamment lorsqu’elles créent une rupture aussi bien sociologique que temporelle, qu’elles brisent le quotidien par surprise dans le cyberespace.
Défini en premier lieu par l’écrivain William Gibson comme « une hallucination consensuelle vécue quotidiennement en toute légalité par des dizaines de millions d’opérateurs, dans tous les pays, …, une représentation graphique de données extraites des mémoires de tous les ordinateurs du système humain. », le cyberespace n’est plus un objet de sciences fictions mais bien un lieu dans lequel des interactions naissent et se confrontent, champs de création, de ré-création, espace de rêveries humaines, espace autre ? L’espace de la rencontre n’est en lui-même pas si important, mais ce qu’il en dégage peut être provocateur et source de nouvelles expériences. D’après Antonio Casilli, « Le web ne désocialise pas plus qu’il n’hypersocialise, mais il reconfigure notre manière de faire société. ». D’après son analyse, il ne faut pas s’appuyer sur les deux extrêmes mais se placer à un autre niveau, montrer les possibilités du numérique à créer d’autres formes de rapports sociaux, 
Du positivisme de Durkheim en passant par la sociologie des interactions de Goffman, la rencontre possède des forces intrinsèques que les sciences humaines ont tenté de définir et par l’essor des nouveaux médias numériques elle est constamment bouleversée : elle paraît plus simple, plus rapide, plus éphémère. Dans la mesure où les réseaux sociaux sont critiqués comme «  désociabilisants », ils seraient ainsi impossible d’y engendrer de véritable amitié ou d’y développer longuement une relation.
Le cyberespace est-il un lieu propice à la rencontre ? Les rencontres numériques, sont-elles créatrices de lien social ou de capital social ? Comment les médias numériques ont-ils redessiné le paysage de nos vies affectives et de nos échanges avec les autres ?
En première partie, il s’agira de définir la structure des relations sociales en ligne. Nous verrons qu’elles tendent vers une homophilie sociale qui reste à questionner. Dans une deuxième partie , c’est nous nous intéresserons au cyberespace comme terrain de rencontre où les nouvelles manières de communiquer peuvent innover nos interactions avec les autres. Nous nous demanderons comment le designer est capable de créer des interfaces qui nous unissent. À travers une vision positive, la dernière partie aura l’ambition de déterminer les moyens de penser et de réinventer le lien social par le design numérique , entraînant une nouvelle forme de sociabilité.
 
Je tenais à remercier toutes les personnes que j’ai pu rencontré au travers de mon blog, d’Instagram et de Youtube, car c’est vous qui a inspiré ce mémoire et qui m’a permis d’écrire mon premier petit « livre ». Un grand merci à mes amis de toujours qui m’ont appris le sens de l’amitié, à mes copains du dsaa à qui je pense forcément en écrivant cet article et à mes professeurs qui m’ont aidé à relire et corriger ce mémoire. Merci à Natacha, Oriane, Tycia et Justin pour ces belles interviews et votre regard sur le monde des influenceurs.
Merci à tous ces auteurs que j’ai adoré lire car leur réflexion ont été si enrichissante, d’ailleurs si une bibliographie vous intéresse, je vous la partagerai avec plaisir !
à très vite pour un prochain article.
Le sujet n’est pas clos et j’espère pouvoir échanger avec vous dessus, ici ou ailleurs.
Amélie